Prayers & Meditations

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Prayers and Meditations Indice

Prières et Méditations

Année : 1912

Le 2 Novembre 1912

Écoutez Prière

Quoique tout mon être Te soit théoriquement consacré, Ô Maître Sublime qui es la vie, la lumière et l’amour de toute chose, j’ai peine encore à appliquer cette consécration dans les détails. Il m’a fallu plusieurs semaines pour savoir que la raison de cette méditation écrite, sa légitimation, réside dans le fait de Te l’adresser quotidiennement. Ainsi je matérialiserai chaque jour un peu de la conversation que j’ai si fréquemment avec Toi ; je Te ferai de mon mieux ma confession ; non pas parce que je crois pouvoir T’apprendre quelque chose : Tu es toute chose ; mais notre façon extérieure et artificielle de comprendre et de voir T’est étrangère, si je puis dire ; elle est opposée à Ta nature. Cependant en me tournant vers Toi, en me baignant dans Ta Lumière au moment où je considère ces choses, petit à petit je les verrai plus semblables à ce qu’elles sont. Jusqu’au jour où, m’étant identifiée à Toi, je n’aurai plus rien à Te dire puisque je serai Toi. C’est ce but que je veux atteindre ; c’est vers cette victoire que tendront de plus en plus tous mes efforts. Et j’aspire au jour où je ne pourrai plus dire « je » parce que je serai Toi.

Que de fois par jour, encore, j’agis sans que mon acte Te soit consacré ; je m’en aperçois tout de suite à un malaise indéfinissable qui se traduit dans ma sensibilité corporelle par un serrement de coeur. J’objective alors mon action qui me paraît ridicule, enfantine ou coupable ; je la déplore ; pour un moment je suis triste, jusqu’à ce que me plongeant, me perdant en Toi avec une confiance d’enfant, j’attende de Toi l’inspiration et la force nécessaires pour réparer mon erreur en moi et autour de moi, ce qui est tout un ; car maintenant je perçois de façon constante et précise l’unité universelle qui détermine une interdépendance absolue de toutes les actions.

Le 3 Novembre 1912

Écoutez Prière

... Ta Lumière est en moi comme un feu vivifiant et Ton divin Amour me pénètre : de tout mon être j’aspire à ce que Tu règnes en Souverain Seigneur dans ce corps qui veut devenir Ton instrument docile et Ton fidèle serviteur.

Le 19 Novembre 1912

Écoutez Prière

J’ai dit hier à ce jeune Anglais qui Te cherche avec un si sincère désir, que je T’avais définitivement trouvé, que l’Union était constante. Tel est, en effet, l’état dont je suis consciente. Toutes mes pensées vont vers Toi, tous mes actes Te sont consacrés ; Ta Présence est pour moi un fait certain, immuable, invariable, et Ta Paix habite mon coeur constamment. Pourtant je sais que cet état d’Union est misérable et précaire à côté de celui qu’il me sera possible de réaliser demain, et que je suis loin encore, très loin sans doute, de cette Identification où je perdrai totalement la notion du « je », de ce « je » que j’emploie encore pour m’exprimer, mais qui, à chaque fois, est une gêne, comme un terme impropre à exprimer la pensée qui veut s’exprimer. Il me semble indispensable par nécessité de communication humaine, mais tout réside dans ce que manifeste ce « je » ; et que de fois déjà, quand je le prononce, c’est Toi qui parles en moi, car j’ai perdu le sens de la séparativité. .

Mais tout cela est embryonnaire encore et ira en se perfectionnant. Quelle apaisante assurance que cette sereine confiance en Ta Toute-Puissance ! .

Tu es tout, partout, en tout, et ce corps qui agit est Ton propre corps ainsi que l’univers visible dans son entier ; c’est Toi qui respires, qui penses et qui aimes dans cette substance qui, étant Toi-même, veut être Ta docile servante.

Le 26 Novembre 1912

Écoutez Prière

Quel cantique d’action de grâces ne devrais-je pas Te chanter à chaque instant ! Partout et en toute chose autour de moi Tu Te manifestes ; en moi Ta conscience et Ta volonté s’expriment de plus en plus clairement, au point que j’ai presque totalement perdu cette grossière illusion du « moi » et du « mien ». Si quelques ombres encore, quelques bavures se laissent voir dans cette grande Lumière qui Te manifeste, comment supporteront-elles longtemps l’éclat merveilleux de Ton splendide Amour. Ce matin la conscience que j’ai eue de ce que Tu fais de cet être qui fut moi peut se traduire à peu près par un monumental diamant taillé à facettes géométriques et régulières ; diamant par la cohésion, la fermeté, la limpidité incolore, la transparence, mais flamme éclatante et radieuse dans sa vie intense et progressive. Mais c’était plus et mieux que tout cela puisque toute sensation extérieure ou intérieure était dépassée et que cette image ne s’est présentée à mon mental qu’au fur et à mesure que je rentrais en contact conscient avec le monde extérieur.

C’est Toi qui rends l’expérience féconde, c’est Toi qui fais que la vie est progressive, c’est Toi qui obliges l’obscurité à se dissoudre instantanément devant la Lumière, c’est Toi qui donnes toute sa puissance à l’Amour, c’est Toi qui soulèves partout la matière dans cette merveilleuse et ardente aspiration, dans cette soif sublime d’Éternité.

Toi partout et toujours ; rien que Toi dans l’essence et dans la manifestation …

Ombre, illusion, dissipez-vous ; souffrance, évanouis-toi : Seigneur Suprême, n’es-Tu pas là !

Le 28 Novembre 1912

Écoutez Prière

La vie extérieure, l’activité de chaque jour et de chaque instant n’est-elle pas le complément indispensable des heures de méditation et de contemplation ? Et la proportion de temps donné à l’une et à l’autre n’est-elle pas l’image exacte de la proportion qui existe entre la somme d’efforts à faire pour la préparation et pour la réalisation ? Car la méditation, la contemplation, l’Union, c’est le résultat obtenu, la fleur qui s’épanouit ; tandis que l’activité quotidienne est l’enclume sur laquelle doivent passer et repasser tous les éléments afin qu’ils soient assouplis, purifiés, raffinés, rendus mûrs pour l’illumination qui leur est conférée par la contemplation. Et il faut que tous ces éléments les uns après les autres soient ainsi passés au creuset avant que l’activité extérieure ne soit plus une nécessité pour le développement intégral. Cette activité devient alors le moyen de Te manifester afin d’éveiller d’autres centres de conscience au même travail duel de forge et d’illumination. C’est pourquoi l’orgueil et la satisfaction de soi sont les pires des obstacles. C’est très modestement qu’il faut profiter de toutes les minuscules occasions offertes de pétrir et de purifier quelques-uns de ces innombrables éléments, de les assouplir, de les impersonnaliser, de leur apprendre l’oubli de soi, l’abnégation, le dévouement, la bonté, la douceur ; et lorsque toutes ces manières d’être leur sont coutumières, alors ils sont prêts pour participer à la Contemplation et s’identifier à Toi dans la Concentration suprême. C’est pourquoi, même pour les meilleurs, le travail me paraît devoir être long et lent ; et les conversions foudroyantes me paraissent ne pas pouvoir être intégrales. Elles changent l’orientation de l’être et le mettent définitivement dans le chemin de la rectitude ; mais pour atteindre vraiment le but, personne ne peut échapper aux expériences innombrables, de toute sorte et de tout instant.

… Ô Maître Suprême qui resplendis en mon être et en toute chose, que Ta Lumière soit manifestée et que le règne de Ta Paix vienne pour tous.

Le 2 Décembre 1912

Écoutez Prière

Tant qu’un élément de l’être, un mouvement de la pensée est soumis encore aux influences étrangères, c’est-à-dire n’est pas uniquement sous la Tienne, on ne peut pas dire que l’Union véritable est réalisée ; c’est encore l’affreux mélange sans ordre et sans lumière, car cet élément, ce mouvement est un monde, un monde de désordre et d’ombre, comme l’est la terre entière dans le monde matériel, comme l’est le monde matériel dans l’univers entier …

Le 3 Décembre 1912

Écoutez Prière

Hier soir j’ai fait l’expérience de l’efficacité de l’abandon confiant à Ta direction : lorsqu’il est nécessaire de savoir une chose on la sait, et plus l’être mental est passif vis-à-vis de Ton Illumination, plus l’expression se fait adéquate et claire.

Je T’écoutais parler en moi et j’aurais voulu que ce que Tu disais pût être noté pour que la formule si précise n’en soit pas perdue — car maintenant je serais incapable de redire ce que Tu as dit. Puis j’ai pensé que ce souci de conservation était encore un injurieux manque de confiance à Ton égard, puisque Tu peux faire de moi tout ce qu’il est nécessaire que je sois et que dans la mesure où mon attitude Te laisse agir sur moi et en moi, Ta Toute-Puissance n’a pas de limites. Savoir qu’à tout instant ce qui doit être est sûrement, aussi parfaitement qu’il est possible, pour tous ceux qui savent Te voir en toute chose et partout ! Plus de crainte, plus de trouble, plus d’angoisse ; rien que la Sérénité parfaite, la Confiance absolue, la Paix suprême sans un vacillement …

Le 5 Décembre 1912

Écoutez Prière

Dans la Paix et le Silence, l’Éternel se manifeste ; ne permets à aucune chose de te troubler et l’Éternel se manifestera ; sois parfaitement égal en face de tout et l’Éternel sera là … Oui, il ne faut pas mettre trop d’intensité ni trop d’efforts à Te chercher ; cette intensité et ces efforts sont un voile devant Toi ; il ne faut pas désirer Te voir, c’est encore de l’agitation mentale qui obscurcit Ton Éternelle Présence. C’est dans la Paix, la Sérénité, l’Égalité la plus complète que tout est Toi comme Tu es tout, et la moindre vibration dans cette atmosphère parfaitement pure et calme est un obstacle à Ta manifestation. Pas de hâte, pas d’inquiétude, pas de tension ; Toi, rien que Toi, sans analyse ni objectivation, et Tu es là sans aucun doute possible, car tout devient Paix Sainte et Silence Sacré.

Et cela est mieux que toutes les méditations du monde.

Le 7 Décembre 1912

Écoutez Prière

Comme une flamme qui brûle silencieusement, comme un parfum qui monte tout droit, sans vaciller, mon amour va vers Toi ; et comme l’enfant qui ne raisonne pas et ne s’inquiète de rien, je me confie à Toi pour que Ta Volonté soit faite, que Ta Lumière se manifeste, que Ta Paix rayonne et que Ton Amour couvre le monde. Quand Tu le voudras je serai en Toi, Toi-même, sans aucune distinction ; et j’attends cette heure bénie sans impatience d’aucune sorte, en me laissant couler irrésistiblement vers elle comme le fleuve paisible coule vers l’océan sans bornes.

Ta Paix est en moi et dans cette Paix je ne vois plus que Toi présent en toute chose, avec le calme de l’Éternité.

Le 10 Décembre 1912

Écoutez Prière

Ô Maître Suprême, Instructeur Éternel, il m’a été donné, une fois de plus, de constater l’efficacité sans pareille de la pleine confiance en Ta direction. Ta Lumière s’est manifestée hier par ma bouche sans rencontrer en moi de résistance ; l’instrument fut docile, souple et bien aiguisé.

C’est Toi qui agis en toute chose et en tout être, et celui qui est assez proche de Toi pour Te voir en tout acte sans exception, sait transformer tout acte en bénédiction.

Être en Toi toujours est la seule chose importante, en Toi toujours et toujours plus, en dehors des illusions et des sensations mensongères, et non pas en se retirant des actes, en les refusant, en les rejetant — combat inutile et néfaste — mais en ne vivant que Toi dans l’acte quel qu’il soit, toujours et toujours ; alors l’illusion se dissipe, la sensation fausse s’évanouit, le lien des conséquences tombe et tout se transforme en une glorification de Ta Présence Éternelle.

Ainsi soit-il.

Le 11 Décembre 1912

Écoutez Prière

…J’attends, sans hâte et sans inquiétude, qu’un nouveau voile se déchire et que l’Union se fasse plus complète. Je sais que ce voile est fait de tout un ensemble de petites imperfections, de liens sans nombre... Comment disparaîtra cet ensemble ? Lentement, à l’aide d’innombrables petits efforts et d’une vigilance qui ne doit pas se démentir un moment, ou tout d’un coup, par une grande illumination de Ton Amour Tout-Puissant ? Je ne sais, et ne me pose même pas la question ; j’attends, en veillant de mon mieux à tout, mais certaine que seule Ta Volonté existe, que Toi seul agis et que je suis l’instrument ; et quand l’instrument sera prêt pour une plus complète manifestation, la manifestation aura lieu, tout naturellement.

Derrière le voile s’entend déjà la silencieuse symphonie d’allégresse révélant Ta Sublime Présence.

Année : 1913

Le 5 Février 1913

Écoutez Prière

Comme un chant mélodieux, Ta voix se fait entendre dans le silence de mon coeur ; et dans mon cerveau il se traduit par des mots imparfaits qui sont pourtant encore tout imprégnés de Toi. Et ces mots s’adressent à la Terre et lui disent : Pauvre Terre douloureuse, souviens-toi que Je suis présent en toi et ne perds pas l’espoir ; chaque effort, chaque souffrance, chaque allégresse et chaque angoisse, chaque appel de ton coeur, chaque aspiration de ton âme, chaque renouveau de tes saisons, tout, tout sans exception, ce qui te paraît triste comme ce qui te paraît joyeux, ce qui te paraît laid comme ce qui te parait beau, tout te mène vers Moi infailliblement, et Je suis la Paix sans fin, la Lumière sans ombre, l’Harmonie parfaite, la Certitude, le Repos et la Bénédiction Suprême.

Écoute, ô terre, la voix sublime qui s’élève. Écoute et reprends courage.

Le 8 Février 1913

Écoutez Prière

Seigneur, Tu es mon refuge et ma bénédiction, ma force, ma santé, mon espoir et mon courage. Tu es la Paix suprême, la Joie sans mélange, la parfaite Sérénité. Tout mon être est prosterné devant Toi dans une infinie gratitude et une incessante adoration ; et cette adoration monte vers Toi de mon coeur et de mon esprit comme monte la pure fumée des parfums de l’Inde.

Permets-moi d’être Ton annonciatrice auprès des hommes, afin que tous ceux qui sont prêts puissent goûter les béatitudes que Tu m’octroies dans Ton infinie Miséricorde, et que Ta Paix règne sur la terre.

Le 10 Février 1913

Écoutez Prière

Mon être monte vers Toi en action de grâces, non parce que Tu Te sers de ce faible corps imparfait pour Te manifester, mais parce que Tu Te manifestes, et cela c’est la Splendeur des splendeurs, la Joie des joies, la Merveille des merveilles. Tous ceux qui Te recherchent avec ardeur devraient comprendre que Tu es là quand il est nécessaire que Tu y sois ; et s’ils faisaient cet acte de foi suprême de ne plus Te chercher mais de T’attendre en se mettant à chaque instant et intégralement à Ton service, dès que ce serait nécessaire Tu serais là ; et n’est-ce pas toujours nécessaire que Tu sois là, quelles que soient d’ailleurs les formes diverses, souvent inattendues, de Ta manifestation ?

Que Ta gloire soit proclamée, Que la vie en soit sanctifiée, Que les coeurs en soient transformés, Et que Ta Paix règne sur la terre.

Le 12 Février 1913

Écoutez Prière

Dès que tout effort disparaît d’une manifestation, elle devient très simple, de la simplicité d’une fleur qui s’épanouit et qui manifeste sa beauté et répand son parfum sans éclats de voix ni gestes violents. Et c’est dans cette simplicité que réside la plus grande puissance, celle qui contient le minimum de mélange et qui donne lieu au minimum de réactions funestes. Il faut se méfier du pouvoir vital, c’est un tentateur placé sur le chemin de l’oeuvre, et l’on risque toujours de tomber dans son piège, car il vous fait apprécier des résultats immédiats ; et dans l’ardeur que l’on met tout d’abord à bien faire, on se laisse entraîner à se servir de cette puissance. Mais bien vite elle fait dévier toute l’action, elle introduit un germe d’illusion et de mort dans ce que l’on fait.

Simplicité, simplicité ! Comme est douce la pureté de ta présence …

Le 13 Mars 1913

Écoutez Prière

…Que le pur parfum de la sanctification brûle toujours, s’élevant de plus en plus haut, de plus en plus droit, comme la prière constante de l’être intégral, désirant s’unir à Toi pour Te manifester.

Le 11 Mai 1913

Écoutez Prière

Dès que je n’ai plus de responsabilités matérielles, toutes les pensées concernant ces choses s’enfuient loin de moi, et je me trouve uniquement et complètement préoccupée de Toi et de Ton service. Alors, dans la paix et la sérénité parfaites, j’unis ma volonté à la Tienne, et dans le silence intégral j’écoute l’expression de Ta Vérité.

C’est en prenant conscience de Ta Volonté et en identifiant la nôtre à la Tienne que se trouve le secret de la liberté véritable et de la toute-puissance, le secret de la régénération des forces et de la transfiguration de l’être.

Être en accord intégral et constant avec Toi, c’est avoir la certitude de vaincre tous les obstacles, de triompher de toutes les difficultés intérieures et extérieures.

Seigneur, Seigneur, la joie sans bornes emplit mon coeur, les hymnes d’allégresse roulent dans ma tête leurs ondes merveilleuses, et dans la pleine confiance de Ton triomphe certain, je trouve la paix souveraine et la puissance invincible. Tu remplis mon être, Tu l’animes, Tu fais mouvoir ses ressorts cachés, Tu illumines sa compréhension, Tu intensifies sa vie, Tu décuples son amour ; et je ne sais plus si je suis l’univers ou si l’univers est moi, si Tu es en moi ou si je suis en Toi ; Toi seul existes et tout est Toi ; et les flots de Ta grâce infinie remplissent et débordent le monde.

Chantez terres, chantez peuples, chantez hommes, La Divine Harmonie est là.

Le 18 Juin 1913

Écoutez Prière

Se tourner vers Toi, s’unir à Toi, vivre en Toi et pour Toi, c’est le bonheur suprême, la joie sans mélange, la paix immuable ; c’est respirer l’infini, planer dans l’éternité, ne plus sentir ses limites, échapper au temps et à l’espace. Pourquoi les hommes fuient-ils ces bienfaits comme s’ils en avaient peur ? Quelle étrange chose que l’ignorance, cette source de toutes les souffrances ! Quelle misère que cette obscurité qui éloigne les hommes de ce qui ferait justement leur bonheur et qui les assujettit à cette douloureuse école de l’existence ordinaire toute faite de luttes et de souffrances !

Le 21 Juillet 1913

Écoutez Prière

… Mais que de patience il faut ! Comme les progrès sont imperceptibles ! …

Oh ! comme je T’appelle du plus profond de mon coeur, Lumière Véritable, Amour Sublime, Divin Maître qui nous animes et nous éclaires, qui nous guides et nous protèges, qui es l’Âme de notre âme et la Vie de notre vie, qui es la Raison d’être de notre être, la Connaissance suprême et la Paix immuable !

Le 28 Novembre 1913

Écoutez Prière

Dans ce calme recueillement qui précède le lever du jour, mieux qu’à tout autre moment, ma pensée monte vers Toi, Seigneur de notre être, dans une ardente prière.

Que ce jour qui va commencer apporte à la terre et aux hommes un peu plus de pure lumière et de paix véritable ; que Ta manifestation soit plus complète et Ta douce loi plus reconnue ; que quelque chose de plus haut, de plus noble, de plus vrai soit révélé à l’humanité ; qu’un amour plus vaste et plus profond se répande afin que les plaies douloureuses se cicatrisent ; et que ce premier rayon de soleil qui va poindre soit l’annonciateur de joies et d’harmonies, le symbole de la glorieuse splendeur cachée dans l’essence de la vie.

Ô Divin Maître, permets que ce jour soit pour nous l’occasion d’une consécration plus complète à Ta loi, d’un don plus intégral à Ton oeuvre, d’un oubli plus total de soi, d’une illumination plus grande, d’un amour plus pur ; permets qu’en une communion toujours plus profonde et constante avec Toi, nous nous unissions toujours mieux pour être Tes dignes serviteurs. Écarte de nous tout égoïsme et tout mesquin orgueil, toute convoitise et toute obscurité, afin qu’entièrement embrasés de Ton divin amour, nous soyons Tes flambeaux dans le monde.

Un silencieux cantique monte de mon coeur comme la blanche fumée des parfums d’Orient.

Et avec la sérénité du parfait abandon, je Te salue dans le jour qui se lève !

Année : 1914

Le 24 Janvier 1914

Écoutez Prière

Ô Toi unique réalité de notre être, Toi, sublime Maître d’amour, rédempteur de la vie, laisse-moi n’avoir plus conscience que de Toi seul, à chaque instant et en toute chose. Quand je ne vis plus uniquement de Ta vie, j’agonise, je m’éteins lentement car Tu es ma seule raison d’être, mon seul but, mon seul soutien. Je suis comme l’oiseau timide, qui n’est pas sûr encore de ses ailes et hésite à s’envoler ; laisse-moi prendre mon essor pour m’identifier définitivement à Toi.

Le 1er Février 1914

Écoutez Prière

Je me tourne vers Toi qui es partout et en tout et hors de tout, l’essence de tout et étranger à tout, centre condensateur de toutes les énergies, créateur des individualités conscientes ; je me tourne vers Toi et Te salue libérateur des mondes, et identifiée à Ton amour divin, je considère la terre et les êtres, cette masse de substance mise en formes perpétuellement détruites et renouvelées, cette masse grouillante d’agrégats aussitôt dissous que constitués, d’êtres qui s’imaginent être des individualités conscientes et durables et qui sont aussi éphémères qu’un souffle, toujours semblables ou à peu près, dans leur diversité, répétant indéfiniment les mêmes désirs, les mêmes tendances, les mêmes appétits, les mêmes ignorantes erreurs.

Mais de temps en temps Ta sublime lumière resplendit dans un être et rayonne à travers lui sur le monde, et alors un peu de sagesse, un peu de connaissance, un peu de foi désintéressée, d’héroïsme et de compassion, pénètre les coeurs, transforme les cerveaux et délivre quelques éléments de cette douloureuse et implacable roue de l’existence à laquelle leur aveugle ignorance les soumet.

Mais quelle splendeur plus haute que toutes celles qui ont précédé, quelle merveille de gloire et de lumière ne faudrait-il pas pour tirer les êtres de l’horrible aberration où les plonge la vie des cités et des prétendues civilisations ! Quelle puissance formidable et divinement douce à la fois ne faudrait-il pas pour détourner toutes ces volontés de l’âpre lutte pour leurs satisfactions égoïstes, mesquines et sottes, pour les arracher à ce tourbillon qui recèle la mort dans son scintillement trompeur, et pour les tourner vers Ton harmonieuse conquête !

Seigneur, Maître éternel, éclaire-nous, guide nos pas, montre-nous la voie vers la réalisation de Ta loi, vers l’accomplissement de Ton oeuvre.

Je T’adore en silence et T’écoute dans un religieux recueillement.

Le 14 Février 1914

Écoutez Prière

Paix, paix sur toute la terre …

Que tous, échappant à la conscience ordinaire, délivrés de l’attachement pour les choses matérielles, s’éveillent à la connaissance de Ta divine présence, unissent leur conscience à Ta conscience suprême, et goûtent la plénitude de paix qui en résulte.

Seigneur, Tu es le souverain Maître de notre être, Ta loi est notre loi ; et de toute notre force nous aspirons à identifier notre conscience à Ton éternelle conscience, afin d’accomplir Ton oeuvre sublime en toute chose et à chaque instant.

Seigneur, délivre-nous du souci des contingences, délivre-nous de la perception vulgaire, permets que nous ne voyions plus que par Tes yeux et que nous n’agissions plus que par Ta volonté ; transforme-nous en vivants flambeaux de Ton amour divin.

Avec vénération, avec dévotion, dans une joyeuse consécration de tout mon être, je me donne, Seigneur, à l’accomplissement de Ta loi.

Paix, paix sur toute la terre …

Le 15 Février 1914

Écoutez Prière

Seigneur, Unique Réalité, Lumière de la lumière et Vie de la vie, Amour suprême sauveur du monde, permets que de plus en plus nous soyons parfaitement éveillés à la conscience de Ta constante Présence, afin que tous nos actes soient conformes à Ta loi et qu’il n’y ait aucune différence entre notre volonté et Ta volonté. Nous voulons nous dégager de la conscience illusoire, du monde de la fantasmagorie, pour identifier notre conscience à l’absolue Conscience qui est Toi.

Donne-nous la constance dans la volonté d’atteindre le but, la fermeté, l’énergie et ce courage qui secoue toute torpeur et toute lassitude.

Seigneur, je T’implore, permets que tout en mon être s’identifie à Toi et que je ne sois plus qu’un flambeau d’amour complètement éveillé à Ton activité suprême.

À bord du Kaga Maru, le 7 Mars 1914

Écoutez Prière

Tu fus avec nous hier comme la plus merveilleuse des protections ; Tu permis que Ta loi puisse triompher jusque dans la manifestation la plus extérieure. À la violence il a été répondu par le calme, à la brutalité par la force de la douceur ; et là où aurait pu prendre place un irréparable malheur, Ta puissance a été glorifiée. Ô Seigneur ! avec quelle fervente reconnaissance j’ai salué Ta présence. Ce fut pour moi le signe certain que nous aurions la force d’agir, de penser, de vivre en Ton nom et pour Toi ; non pas seulement dans l’intention et la volonté, mais effectivement, dans la réalisation intégrale.

Ce matin ma prière monte vers Toi dans une aspiration toujours identique : vivre Ton amour, rayonner Ton amour si puissamment, si efficacement que tous se sentent fortifiés, régénérés, illuminés à notre contact. Pouvoir guérir les maux, soulager les souffrances, faire naître la paix et la calme confiance, effacer les angoisses et les remplacer par la perception du bonheur véritable, celui qui réside en Toi et qui ne s’éteint jamais… Ô Seigneur, merveilleux Ami, Maître tout-puissant, pénètre tout notre être et transfigure-le afin que Toi seul vives en nous et par nous !

Le 8 Mars 1914

Écoutez Prière

Devant ce calme lever de soleil qui rendait tout paisible et silencieux intérieurement, au moment où, prenant conscience de Toi, Toi seul vivais en moi, Seigneur, il m’a semblé que j’adoptais tous les habitants de ce bateau, que je les enveloppais tous dans un égal amour, et qu’ainsi en chacun d’eux quelque chose de Ta conscience s’éveillerait. Rarement j’avais si bien senti Ta divine puissance, Ta lumière invincible ; et une fois de plus ma confiance fut totale et mon joyeux abandon sans mélange.

Ô Toi qui soulages toutes les souffrances et dissipes toutes les ignorances, Toi le guérisseur suprême, sois constamment présent sur ce navire dans le coeur de tous ceux qu’il abrite, afin qu’une fois de plus Ta gloire soit manifestée.

Le 9 Mars 1914

Écoutez Prière

Ceux qui vivent pour Toi et en Toi peuvent changer d’entourage physique, d’habitudes, de climat, de milieu, partout ils retrouvent la même atmosphère, celle qu’ils portent en eux, dans leur pensée constamment attachée sur Toi, et partout ils se sentent chez eux, c’est-à-dire chez Toi. Il n’est plus pour eux de ces émerveillements devant la nouveauté des choses et des pays, leur imprévu, leur pittoresque ; en tout Ta Présence pour eux est évidente et Ta splendeur immuable ne les quittant pas leur apparaît dans le moindre grain de sable. Toute la terre chante Tes louanges ; malgré les obscurités, les misères, les ignorances, à travers tout cela, c’est encore Ta gloire d’amour qu’on aperçoit et avec laquelle on peut sans cesse et partout communier.

Seigneur, mon doux Maître, tout cela je l’éprouve d’une façon constante sur ce bateau qui me paraît un lieu de paix merveilleux, un temple naviguant en Ton honneur sur les flots de la passivité subconsciente qu’il nous faut conquérir et éveiller à la conscience de Ta divine Présence.

Béni soit le jour où je T’ai connue, ineffable Éternité !

Béni entre tous soit le jour où la Terre, enfin éveillée, Te connaîtra et ne vivra plus que pour Toi !

Le 25 Mars 1914

Écoutez Prière

Comme toujours, invisible et silencieuse mais toutepuissante, Ton action s’est exercée, et dans ces âmes qui semblaient si closes, la perception de Ta divine lumière s’est éveillée. Je savais qu’il est impossible que l’on puisse solliciter Ta Présence en vain, et que si, dans la sincérité de son coeur, on communie avec Toi à travers n’importe quel organisme, corps ou collectivité humaine, cet organisme s’en trouve, malgré son ignorance, son inconscience, tout transformé. Mais quand cette transformation devient consciente dans un ou plusieurs éléments, quand la flamme qui couvait sous la cendre jaillit tout d’un coup illuminant tout l’être, alors on est heureux de pouvoir saluer Ton action souveraine, de constater une fois de plus Ta puissance invincible, d’espérer légitimement qu’une possibilité nouvelle de bonheur véritable est venue s’ajouter aux autres dans l’humanité.

Seigneur, ma reconnaissance fervente monte vers Toi, exprimant la gratitude de cette douloureuse humanité que Tu illumines, transfigures, glorifies, à qui Tu donnes la paix de la connaissance.

Le 10 Avril 1914

Écoutez Prière

Soudainement le voile s’est déchiré, l’horizon s’est découvert. Devant la claire vision, tout mon être s’est jeté à Tes pieds dans un grand élan de gratitude. Et malgré cette profonde et intégrale joie, tout fut calme et paisible, de cette paix de l’éternité. Il me semble ne plus avoir de limites ; je n’ai plus la perception du corps, ni des sensations, ni des sentiments, ni des pensées… Une immensité claire, pure, tranquille, tout imprégnée d’amour et de lumière, pleine d’une béatitude indicible, est la seule chose qui me paraisse actuellement être moi ; et ce moi est si peu le moi d’autrefois, égoïste et limité, que je ne puis plus dire si c’est moi ou bien Toi, Seigneur, Maître sublime de nos destinées.

C’est comme si tout était énergie, courage, force, volonté, douceur infinie, compassion sans pareille…

Plus fortement encore que les jours derniers tout le passé est mort, comme enseveli sous les rayons de la vie nouvelle. Le dernier regard que je viens de jeter en arrière, en relisant quelques pages de ce cahier, m’a convaincue définitivement de cette mort, et, c’est allégée d’un grand poids, que je me présente devant Toi, ô mon divin Maître, avec toute la simplicité, toute la nudité d’un enfant… Et toujours la seule chose que je perçoive est cette pure et calme immensité… Seigneur, Tu as répondu à ma prière et Tu m’as accordé ce que je T’ai demandé : le « je » a disparu, il n’y a plus que l’instrument docile mis à Ton service, centre de concentration et de manifestation de Tes rayons infinis et éternels. Tu as pris ma vie et l’as faite Tienne, Tu as pris ma volonté et l’as unie à la Tienne, Tu as pris mon amour et Tu l’as identifié au Tien, Tu as pris ma pensée et Tu l’as remplacée par Ta Conscience absolue.

Le corps émerveillé courbe le front dans la poussière en muette et soumise adoration. Et plus rien n’existe que Toi dans la splendeur de Ta paix immuable.

Pondichéry, le 17 Avril 1914

Écoutez Prière

Ô Seigneur, Maître tout-puissant, Unique Réalité, permets qu’aucune erreur, aucune obscurité, aucune fatale ignorance ne se glissent dans mon coeur et ma pensée…

Dans l’action, la personnalité est l’intermédiaire inévitable, indispensable, de Ta volonté et de Tes forces. Plus cette personnalité est forte, complexe, puissante, individualisée, consciente, plus l’instrument peut être puissamment et utilement employé. Mais, à cause même de son caractère de personnalité, elle a facilement tendance à entrer dans l’illusion funeste de son existence séparée, et de devenir peu à peu un écran entre Toi et ce sur quoi Tu veux agir ; non pas au début dans la manifestation, mais dans la transmission du retour ; c’est-à-dire qu’au lieu d’être, en serviteur fidèle, un intermédiaire Te rapportant exactement ce qui T’est dû — les forces émises répondant à Ton action — la personnalité a tendance à vouloir conserver pour elle-même une partie de ces forces avec l’idée : « c’est moi qui ai fait ceci ou cela, c’est moi que l’on remercie… » Pernicieuse illusion, obscur mensonge, maintenant vous êtes découverts et démasqués. Voilà le ver malfaisant qui ronge le fruit de l’action et fausse tous les résultats.

Ô Seigneur, mon doux Maître, Unique Réalité, dissipe ce sentiment du moi. Maintenant j’ai compris que tant qu’il y aura un univers manifesté le moi sera nécessaire à Ta manifestation ; dissiper ou seulement diminuer, affaiblir le moi, c’est Te priver de Ton moyen de manifestation, totalement ou en partie. Mais ce qu’il faut supprimer radicalement, définitivement, c’est l’illusoire pensée, l’illusoire sentiment, l’illusoire sensation du moi séparé. À aucun moment, en aucune circonstance, il ne faut oublier que ce moi n’a aucune réalité hors de Toi.

Ô mon doux Maître, divin Seigneur, arrache de mon coeur cette illusion afin que ce serviteur devienne pur et Te rapporte fidèlement et intégralement tout ce qui T’est dû. Laisse-moi dans le silence contempler et comprendre cette suprême ignorance et la dissoudre à tout jamais ; chasse l’ombre de ce coeur et que Ta lumière y règne en souveraine incontestée.

Le 12 Mai 1914

Écoutez Prière

De plus en plus il me semble que nous sommes dans une de ces périodes d’activité où le fruit des efforts passés se manifeste ; une de ces périodes où l’on agit selon Ta loi et dans la mesure où elle est la souveraine maîtresse de l’être, sans avoir même le loisir de prendre conscience de cette loi.

Ce matin, par une rapide expérience, passant de profondeur en profondeur, j’ai pu comme à l’ordinaire identifier ma conscience à la Tienne et ne plus vivre qu’en Toi ; c’est-à-dire que Toi seul vivais ; mais Ta volonté a immédiatement tiré ma conscience vers l’extérieur, vers l’oeuvre à accomplir, et Tu m’as dit : « S ois l’instrument dont j’ai besoin ».

Et n’est-ce point ainsi le dernier renoncement, le renoncement à l’identification avec Toi, à la douce et pure joie de ne plus faire de distinction entre Toi et moi, de savoir à chaque minute, non pas seulement intellectuellement, mais par une expérience intégrale, que Tu es l’unique Réalité et que tout le reste n’est qu’apparence et illusion. Que l’être extérieur soit l’instrument docile qui n’a même pas besoin d’être conscient de la volonté qui le meut, cela n’est pas douteux ; mais pourquoi faut-il que je sois presque entièrement identifiée à cet instrument, au lieu que le « je » ne fasse plus qu’un avec Toi et vive de Ta pleine, absolue Conscience ?

Je le demande, mais je ne m’en inquiète pas. Je sais que tout est selon Ta volonté, et avec une pure adoration, je m’en remets joyeusement à Ta volonté ; ce que Tu voudras de moi, Seigneur, je le serai, consciente ou inconsciente, simple instrument comme est le corps, ou Connaissance Suprême comme Toi-même.

Oh la douce et paisible joie de pouvoir dire « tout est bien », et de Te sentir à l’oeuvre dans le monde à travers tous les éléments qui se prêtent à la transmission.

Tu es le souverain Maître de tout, Tu es l’Inaccessible, l’Inconnaissable, l’éternelle et sublime Réalité.

Ô merveilleuse Unité, je disparais en Toi !…

Le 21 Mai 1914

Écoutez Prière

de l’éternité, je suis en Toi, Seigneur, immobile béatitude. Dans ce qui, de Ta puissance, de Ta lumière merveilleuse, forme le centre et la réalité des atomes matériels, je Te retrouve ; et ainsi, sans quitter Ta divine Présence, je puis disparaître dans Ta Conscience suprême, ou Te voir dans les particules radiantes de mon être. Et pour le moment cela est la plénitude de Ta vie et de Ton illumination.

Je Te vois, je Te suis, et entre ces deux extrêmes mon intense amour aspire vers Toi.

Le 22 Mai 1914

Écoutez Prière

Après avoir discerné successivement dans tous les états de l’être et tous les mondes de la vie ce qui est Réel de ce qui est irréel, après être arrivé à la parfaite et intégrale certitude de Ton Unique Réalité, il faut, du haut de cette Conscience Suprême, tourner son regard vers l’agrégat individuel qui sert d’actuel instrument à Ta manifestation sur terre et ne plus voir en lui que Toi, son unique existence réelle. Ainsi chaque atome de cet agrégat sera éveillé à la réceptivité de Ta sublime influence et l’ignorance, les ténèbres disparaîtront non seulement de la conscience centrale de l’être mais aussi de son mode d’expression le plus extérieur. C’est seulement par l’accomplissement et le perfectionnement de ce travail de transfiguration que la plénitude de Ta Puissance, de Ta Lumière et de Ton Amour pourra être manifestée.

Seigneur, cela Tu me le fais comprendre de plus en plus clairement ; conduis-moi pas à pas sur ce chemin. Tout mon être jusque dans son moindre atome aspire à la parfaite connaissance de Ta Présence, à la complète communion avec Elle. Que tout obstacle disparaisse et que Ton divin savoir remplace en tout lieu les ténèbres de l’ignorance. Illumine cette ultime substance, comme Tu as illuminé la conscience centrale, la volonté de l’être. Et que l’individualité intégrale depuis sa première origine, son essence, jusqu’à son ultime projection, son corps le plus matériel, ne fasse plus qu’un dans la parfaite réalisation, la complète manifestation de Ton Unique Réalité.

Rien n’est dans l’univers que Ta vie, Ta Lumière, Ton Amour.

Que tout resplendisse et soit transfiguré par la Connaissance de la Vérité !

Ton divin amour inonde mon être ; Ta suprême lumière resplendit dans chaque cellule ; tout exulte de Te connaître et d’être Toi.

Le 26 Mai 1914

Écoutez Prière

Sur la surface est l’orage, la mer est démontée, les vagues se choquent, s’escaladent, se brisent l’une sur l’autre avec grand fracas, et tout le temps, sous cette eau en furie les vastes étendues sont immobiles, paisibles, souriantes ; elles regardent l’agitation de la surface comme une action indispensable : il faut que la matière soit rigoureusement barattée pour devenir capable de manifester pleinement la divine Lumière. Derrière les apparences troublées, derrière la lutte et l’angoissant conflit, la conscience reste ferme à son poste, observant tous les mouvements de l’être extérieur, n’intervenant que pour rectifier la direction, la position, pour ne pas laisser le jeu devenir trop dramatique. Et cette intervention est tantôt ferme, un peu sévère, tantôt ironique, un rappel à l’ordre ou une moquerie toute pleine toujours de cette forte, douce, paisible et souriante bienveillance.

Dans le silence je vis Ton infinie et éternelle Béatitude.

Puis doucement la prière monte vers Toi de ce qui est encore dans l’ombre et le conflit : Ô doux Maître, Suprême Illuminateur, Suprême Purificateur, permets que toute substance et toute activité ne soient plus que la constante manifestation de Ton divin Amour et de Ta Sérénité souveraine.

Et dans le coeur chante l’allégresse de Ta sublime magnificence.

Le 27 Août 1914

Écoutez Prière

Être l’amour divin puissant, infini, insondable, dans toutes les activités et tous les mondes de l’être… c’est cela que j’implore de Toi, Seigneur ; permets que je sois consumée de cet amour divin puissant, infini, insondable dans toutes les activités et tous les mondes de l’être ; transforme-moi en ce brasier ardent, afin que l’atmosphère terrestre en soit purifiée.

Oh être Ton Amour infiniment…

Le 31 Août 1914

Écoutez Prière

Dans ce formidable désarroi et cette terrible destruction, on peut voir la grande oeuvre de labour nécessaire, préparant la terre pour une semence nouvelle, celle qui se lèvera en épis merveilleux et donnera au monde la splendide moisson de la race nouvelle… La vision est claire et précise, le chemin de Ta divine loi est si nettement tracé que la paix est revenue s’installer en souveraine dans le coeur des travailleurs : plus de doutes et plus d’hésitations, plus d’angoisses et d’impatiences ; c’est la grande ligne toute droite de l’oeuvre qui s’accomplit éternellement, envers et contre tout, en dépit de toutes les apparences contraires, malgré tous les illusoires détours. Et ces individualités physiques, minutes insaisissables dans l’infini devenir, savent qu’elles auront fait faire un pas de plus à l’humanité, immanquablement et sans souci pour les résultats inévitables, quels que puissent être les résultats apparents et momentanés. Ils s’unissent à Toi, ô Maître éternel, ils s’unissent à Toi, ô Mère universelle, et dans cette double identification avec Ce qui est au-delà de toute manifestation et Ce qui est toute la manifestation, ils goûtent la joie infinie de la parfaite Certitude…

Paix, paix, paix, dans tout l’univers… La guerre n’est qu’une apparence, Le trouble n’est qu’une illusion : La paix est là immuablement.

Ô Mère, douce Mère que je suis, Tu es à la fois ce qui détruit et ce qui érige.

L’univers entier vit dans Ton sein de sa vie innombrable et Tu vis dans le moindre de ses atomes immensément.

Et l’aspiration de Ton infinitude se tourne vers Cela qui n’est point manifesté, afin d’implorer toujours une plus complète et plus parfaite manifestation.

Et tout EST , en même temps, dans une triple et clairvoyante, dans une totale Conscience, l’Individuel, l’Universel, l’Infini.

Le 1er Septembre 1914

Écoutez Prière

Ô divine Mère, avec quelle ferveur, quel ardent amour, je suis allée vers Toi dans Ta conscience la plus profonde, dans Ton état de sublime amour et de félicité parfaite, et je me suis blottie si étroitement dans Tes bras, T’aimant d’un si intense amour, que je suis devenue Toi définitivement ; alors une voix plus profonde encore s’est fait entendre dans le silence de « notre » muette extase et cette voix a dit : « T ournetoi vers tous ceux qui ont besoin de Ton amour ». Et tout l’échelonnement des consciences, des mondes successifs est apparu ; les uns étaient splendides et lumineux, ordonnés et clairs ; la Connaissance était là resplendissante, l’Expression harmonieuse et vaste, la Volonté puissante et invincible ; puis les mondes s’obscurcissaient dans une multiplicité de plus en plus chaotique ; l’Énergie devenait violente et le monde matériel obscur et douloureux. Et quand dans notre amour infini nous avons perçu intégralement l’horrible souffrance du monde de l’ignorance et de la misère, lorsque « nous » avons vu nos enfants engagés dans un sombre conflit, jetés les uns sur les autres par des énergies dévoyées de leur but réel, « nous » avons voulu ardemment que la lumière du divin amour soit manifestée, transfiguratrice, au centre de ces éléments affolés… Alors, pour que la Volonté soit plus puissante encore et plus effective, « nous » nous sommes tournées vers Toi, Suprême impensable, et « nous » avons imploré Ton secours. Et des profondeurs insondables, de l’Inconnu, la réponse est venue formidable et sublime ; et « nous » avons SU que la terre EST SA UVÉE .

Le 25 Septembre 1914

Écoutez Prière

Ô divine adorable Mère, avec Ton aide qu’y a‑t‑il d’impossible ? L’heure des réalisations est proche et Tu nous as assuré Ton concours pour accomplir intégralement la suprême Volonté.

Tu nous as accueillis comme les bons intermédiaires entre les Impensables réalités et les relativités physiques, et Ta constante Présence parmi nous est un gage de Ton active collaboration.

Le Seigneur a voulu, et Tu réalises ;

Une Lumière nouvelle poindra sur la terre.

Un monde nouveau naîtra.

Et les choses promises seront accomplies.

Le 28 Septembre 1914

Écoutez Prière

La plume est muette pour chanter Ta présence, Seigneur, mais Tu es comme un roi qui a pris entièrement possession de son royaume ; Tu organises, classifies, développes et accrois chaque province, Tu éveilles les endormies, rends actives celles qui tendaient vers l’inertie, harmonises le tout, et un jour viendra où cette harmonisation étant achevée, la contrée entière, par sa vie même, sera Ton porteparole et Ta manifestation.

Mais en attendant la plume est muette pour chanter Tes louanges !

Le 30 Septembre 1914

Écoutez Prière

Seigneur, Tu as fait tomber les barrières de la pensée et la réalisation est apparue dans toute son ampleur. N’oublier aucun de ses points de vue, mener leur accomplissement de front, sans en négliger aucun, ne permettre à aucune limitation, à aucune restriction d’intervenir sur la route, de retarder notre marche, voilà ce que Tu nous aideras à faire dans Ta suprême intervention. Et tous ceux qui sont Toi-même, Te manifestant dans la perfection de quelque spéciale activité, seront aussi nos collaborateurs, puisque telle est Ta Volonté.

Notre Mère Divine est avec nous et nous a promis l’identification avec la conscience suprême et totale ; depuis les profondeurs insondables jusqu’au monde sensoriel le plus extérieur. Et dans tous ces domaines Agni nous assure le concours de sa flamme purificatrice, détruisant les obstacles, embrasant les énergies, stimulant les volontés, afin que la réalisation soit hâtée. Indra est avec nous pour la perfection de l’illumination dans la connaissance ; et le divin Soma nous a transformés en son infini, souverain, merveilleux amour, producteur des suprêmes béatitudes…

Ô divine et douce Mère, je Te salue avec une tendresse ineffable et recueillie, avec une confiance sans limite.

Ô splendide Agni, Toi qui es si vivant en moi, je T’appelle, je T’invoque pour que Tu sois plus vivant encore, pour que Ton brasier se fasse plus immense, Tes flammes plus puissantes et plus hautes, pour que tout l’être ne soit plus qu’ardente combustion, bûcher purificateur.

Ô Indra, je Te vénère et T’admire, je T’implore pour que Tu T’unisses à moi, que Tu fasses définitivement tomber toutes les barrières de la pensée, que Tu m’octroies la divine connaissance.

Ô Toi, sublime Amour, à qui je n’avais jamais donné d’autre nom, mais qui es si complètement l’essence de mon être, Toi que je sens vibrer et vivre dans le moindre de mes atomes comme dans l’univers infini et au-delà, Toi qui T’exhales par tous les souffles, Te trouves au centre de toutes les activités, rayonnes à travers toutes les bonnes volontés, Te caches derrière toutes les souffrances, Toi pour qui j’ai un culte sans limite qui va toujours en s’intensifiant, permets que, de plus en plus légitimement, je puisse me sentir Toi-même intégralement.

Et Toi, Seigneur, qui es tout cela réuni et bien plus encore, Toi souverain Maître, extrême limite de notre pensée, qui Te tiens pour nous au seuil de l’Inconnu, fais surgir de cet Impensable quelque splendeur nouvelle, quelque possibilité de réalisation plus haute et plus intégrale, afin que Ton oeuvre s’accomplisse et que l’univers fasse un pas de plus vers la sublime identification, la suprême manifestation.

Et maintenant ma plume se fait muette et je T’adore en silence.

Le 5 Octobre 1914

Écoutez Prière

Dans le calme silence de Ta contemplation, divin Maître, la Nature se retrempe et se fortifie. Dépassant tout principe d’individualité, elle se plonge dans Ton infinitude qui permet la réalisation de l’Unité dans tous les domaines, sans désordre et sans confusion. L’harmonieuse combinaison de ce qui conserve, de ce qui progresse et de ce qui est éternellement, se fait petit à petit dans un équilibre toujours plus complexe, plus étendu et plus élevé. Et l’interéchange des trois modes de vie permet la plénitude de Ta manifestation.

Beaucoup Te cherchent à cette heure avec angoisse et incertitude. Puissé-je être leur intermédiaire auprès de Toi afin que Ta lumière les illumine et que Ta paix les apaise…

L’être n’est plus qu’un point d’appui pour Ton action, un centre pour Ta conscience.

Que sont devenus les limites et les obstacles ? Tu es le souverain Seigneur de Ton royaume !

Le 7 Octobre 1914

Écoutez Prière

Oh que la lumière se répande sur la terre et que la paix habite tous les coeurs !… Presque tous ne connaissent que la vie matérielle, lourde, inerte, conservatrice, obscure ; et leurs forces vitales sont tellement attachées à cette forme physique d’existence, que livrées à elles‑memes et hors du corps, elles sont encore uniquement occupées des contingences matérielles si douloureuses et harassantes pourtant… Ceux en qui s’est éveillée la vie mentale sont inquiets, tourmentés, agités, arbitraires, despotiques ; et pris tout entiers dans le tourbillon des transformations et des renouvellements qu’ils rêvent, ils sont prêts à tout détruire sans savoir sur quoi s’appuyer pour construire, et ainsi, avec leur lumière faite d’éclairs aveuglants, ils augmentent encore la confusion, au lieu de la faire cesser.

À tous il manque la paix invariable de Ta souveraine contemplation, la calme vision de Ton éternité immuable.

Et avec l’infinie gratitude de l’être individuel à qui Tu as octroyé cette grâce insigne, je T’implore, Seigneur, pour qu’à la faveur de la tourmente actuelle, au sein de cette extrême confusion, le miracle s’accomplisse, et que Ta loi de suprême Sérénité et d’invariable et pure Lumière devienne perceptible pour tous et gouverne la terre dans l’humanité enfin éveillée à Ta conscience.

Ô doux Maître, Tu as entendu la prière et Tu répondras à l’appel.

Le 14 Octobre 1914

Écoutez Prière

Ô Divine Mère, Tu es avec nous ; tous les jours Tu m’en donnes l’assurance, et étroitement unies dans une identification qui se fait de plus en plus intégrale et constante, « nous » nous tournons vers le Seigneur de l’univers et Cela qui est au-delà, dans une grande aspiration vers les lumières nouvelles. Toute la terre est dans nos bras comme un enfant malade qu’il faut guérir et pour lequel on a, à cause même de sa faiblesse, une tendresse toute spéciale. Et bercées sur l’immensité des devenirs éternels, étant ces devenirs mêmes, nous contemplons silencieusement et joyeusement l’éternité du Silence immuable où tout est réalisé dans la Conscience parfaite et l’Existence inchangeable, porte merveilleuse de tout l’inconnu qui est par-delà…

Alors le voile se déchire, la Gloire inexprimable se découvre, et tout imprégnées de la Splendeur indicible nous nous retournons vers le monde pour lui apporter la Bonne Nouvelle.

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Seigneur, Tu m’as donné le bonheur infini… Quel être, quelle circonstance peut avoir le pouvoir de me le retirer ?

Le 25 Octobre 1914

Écoutez Prière

Mon aspiration vers Toi, Seigneur, a pris la forme d’une belle rose, harmonieuse, bien épanouie et parfumée. Je Te la tends de mes deux bras dans un geste d’offrande et Te demande : Si ma compréhension est limitée, élargis-la ; si ma connaissance est obscure, éclaire-la ; si mon coeur est sans ardeur, embrasele ; si mon amour est médiocre, intensifie-le ; si ma sensation est ignorante et égoïste, donne-lui la pleine conscience dans la Vérité ; et le « je » qui Te demande ainsi, Seigneur, n’est pas une petite personne perdue dans des milliers d’autres, c’est la terre entière qui aspire vers Toi dans un élan plein de ferveur.

Et dans le silence parfait de la contemplation, tout s’élargit jusqu’à l’infini ; et dans la paix parfaite du silence, Tu parais dans la gloire resplendissante de Ta lumière.

Le 8 Novembre 1914

Écoutez Prière

Pour la plénitude de la Lumière, nous T’invoquons, Seigneur, fais que s’éveille en nous le pouvoir d’expression…

Tout est muet dans l’être comme en une crypte déserte ; mais au sein du silence et de l’ombre, brûle la lampe qui ne s’éteint point, le feu de l’ardente aspiration : Te connaître et Te vivre intégralement.

Les nuits suivent les jours, les aurores se succèdent inlassablement, mais toujours monte la flamme parfumée qu’aucun vent d’orage ne peut faire vaciller. Elle monte de plus en plus ; un jour elle atteint la voûte close encore, le dernier obstacle s’opposant à l’union. Et la flamme est si pure, si droite et si fière que l’obstacle se dissout soudain…

Alors Tu apparais dans toute Ta splendeur, dans l’éblouissement de Ta gloire infinie ; la flamme à Ton contact se change en colonne de lumière faisant s’évanouir les ombres à jamais. Et le Verbe jaillit, révélateur suprême !

Année : 1915

Le 15 Février 1915

Écoutez Prière

Seigneur de Vérité, par trois fois je T’ai invoqué avec une grande ferveur, implorant Ta manifestation.

Puis selon son habitude, l’être intégral T’a fait son entière soumission. À ce moment la conscience a perçu l’être individuel, mental, vital et physique, qui était entièrement recouvert de poussière et cet être s’est prosterné devant Toi, le front touchant la terre, poussière dans la poussière, en Te disant : « Ô Seigneur, cet être fait de poussière se prosterne devant Toi demandant à être consumé du feu de la Vérité afin de ne plus manifester que Toi. » Alors Tu lui as dit : « Lève-toi, tu es pur de toute poussière. » Et d’un seul coup, subitement, toute la poussière s’est détachée comme un manteau qui tombe à terre, et l’être parut debout, tout aussi substantiel, mais resplendissant d’une éblouissante lumière.

À bord du Kamo Maru. Le 3 Mars 1915

Écoutez Prière

C’est l’âpre solitude… et toujours cette forte impression d’avoir été précipitée, tête baissée, dans un enfer d’obscurité. À aucun moment de ma vie, dans aucune circonstance, jamais il ne m’a semblé vivre dans un milieu aussi totalement contraire à tout ce dont j’ai conscience comme vrai, à tout ce qui est l’essence même de ma vie. Parfois lorsque l’impression et le contraste se font particulièrement intenses, je ne puis éviter que la soumission intégrale se teinte de mélancolie, et que le calme et muet colloque avec le Maître intérieur se transforme pour un instant en une invocation presque suppliante : « Qu’ai-je fait, Seigneur, pour que Tu me jettes ainsi dans la sombre nuit ? » Mais de suite, l’aspiration se fait plus ardente : « É pargne à cet être toute défaillance, permets qu’il soit l’instrument docile et clairvoyant de Ton oeuvre quelle qu’elle soit. »

Pour le moment la clairvoyance manque : jamais l’avenir ne fut plus voilé. Il semble que nous nous avancions vers un mur haut et impénétrable pour tout ce qui concerne les destinées individuelles. Quant aux destinées nationales et terrestres, elles apparaissent plus nettement. Mais de celles-là, il est inutile de parler : l’avenir les révélera clairement aux yeux de tous, même des plus aveugles.

Le 7 Mars 1915

Écoutez Prière

Il est passé le temps du doux silence mental, si paisible et si pur, à travers lequel se faisait sentir la volonté profonde qui s’exprimait dans sa toute-puissante vérité. Maintenant la volonté ne se perçoit plus et le mental redevenu nécessairement actif, analyse, classe, juge, choisit, réagit constamment, comme agent transformateur, sur tout ce qui s’impose à l’individualité élargie au point d’être en rapport avec un monde infiniment vaste, complexe et mélangé d’ombre et de lumière comme tout ce qui appartient à la terre. C’est l’exil hors de tous les bonheurs spirituels, et, de toutes les épreuves, Seigneur, c’est certes la plus douloureuse que Tu puisses imposer. Surtout le retrait de la Volonté qui semble être un signe de si totale désapprobation. Forte est l’impression croissante du rejet ; il faut toute l’ardeur d’une foi inlassable pour que la douleur n’envahisse pas irrémédiablement la conscience extérieure ainsi abandonnée à elle-même…

Mais elle ne veut pas désespérer, elle ne veut pas croire au malheur irréparable ; elle attend avec humilité, dans l’effort et la lutte obscurs et cachés, que le souffle de Ta joie parfaite la pénètre à nouveau. Et, peut-être, chacune de ses modestes et secrètes victoires est-elle une aide véritable apportée à la terre…

S’il était possible de sortir définitivement de cette conscience extérieure, de se réfugier dans la conscience divine… Mais cela Tu l’as interdit, et Tu l’interdis constamment : pas de fuite hors du monde ; le fardeau d’ombre et de laideur doit être porté jusqu’au bout, même si l’aide divine semble s’être retirée ; au sein de la nuit il faut rester et marcher, même sans boussole, sans phare, sans guide intérieurs…

Je ne veux même pas implorer Ta miséricorde, car ce que Tu veux pour moi, je le veux aussi ; et toute mon énergie se tend uniquement pour avancer, avancer toujours, un pas après l’autre, malgré la profondeur des ténèbres et les obstacles du chemin ; quoiqu’il arrive, Seigneur, c’est avec un amour fervent et invariable que Ta décision sera accueillie. Et même si Tu as trouvé l’instrument impropre à Te servir, l’instrument ne s’appartient plus, il est Tien… Tu peux le détruire ou le magnifier ; mais lui n’existe pas en lui-même et ne veut et ne peut rien sans Toi…

Le 8 Mars 1915

Écoutez Prière

D’une façon générale, l’état est celui d’une calme et profonde indifférence ; l’être n’éprouve ni désir ni répulsion, ni enthousiasme ni dépression, ni joie ni peine. Il regarde la vie comme un spectacle auquel il ne prendrait que la plus petite part ; il perçoit les actions et les réactions, les conflits de forces, comme à la fois appartenant à son être qui déborde de toutes parts la petite individualité passagère, et tout à fait étrangers à cette individualité.

Mais de temps en temps un grand souffle passe, un grand souffle fait de douleur, d’angoissant isolement, de pauvreté spirituelle ; on dirait l’appel désespéré de la terre abandonnée par le Divin… et c’est une peine silencieuse autant que cruelle, soumise, sans révolte, une peine sans désir de l’éviter ou d’en sortir et pleine d’une infinie douceur où se joignent étroitement la souffrance et la félicité ; quelque chose d’infiniment vaste, grand, profond ; trop grand et trop profond peut-être pour être compris des hommes… quelque chose qui contient le germe de demain…

Année : 1916

Le 26 Décembre 1916

Écoutez Prière

Toujours la parole que Tu me fais entendre dans le silence est encourageante et douce, Seigneur. Mais je ne puis voir en quoi cet instrument est digne de la grâce que Tu lui fais, ni comment il sera capable de réaliser ce que Tu attends de lui. Tout en lui paraît si petit, si faible, si quelconque, sans intensité, sans force et sans ampleur, en comparaison de ce qu’il devrait être pour pouvoir endosser ce rôle écrasant. Mais je sais que ce que le mental pense est de peu d’importance ; il le sait lui-même et attend, passif, le développement de Ton décret.

Tu me dis de lutter sans cesse : je voudrais avoir cette ardeur indomptable qui a raison de toute difficulté. Mais Tu as mis dans mon coeur une paix si souriante, que je crains de ne savoir même plus lutter… Les choses (facultés et activités) se développent en moi comme les fleurs s’épanouissent, spontanément et sans effort, dans la joie d’être et de croître, la joie de Te manifester quel que soit le mode de Ta manifestation. Et s’il y a lutte, elle est si facile et si douce qu’on ne peut guère lui donner ce nom. Mais que ce coeur est petit pour contenir tant d’amour ! Et que cet être vital et physique est faible pour le bien pouvoir distribuer ! Ainsi Tu m’a placée au seuil de la voie merveilleuse, mais mes pieds auront-ils la force de me faire avancer sur elle ?… Tu me réponds que je plane et que j’aurais tort de vouloir marcher… Ô Seigneur, que Ta miséricorde est infinie ! Une fois encore Tu m’as prise dans Tes bras tout-puissants et Tu m’as bercée sur Ton coeur insondable, et ce coeur m’a dit : « N e te tourmente point, sois confiante comme un enfant : n’es-tu point moi-même cristallisé pour mon oeuvre ?… »

Le 27 Décembre 1916

Écoutez Prière

Ô mon bien-aimé Seigneur, ce coeur est incliné devant Toi et ces bras se tendent vers Toi, implorant que Tu veuilles bien embraser cet être tout entier de Ton sublime amour, afin qu’il puisse rayonner sur le monde. Mon coeur est grand ouvert dans ma poitrine, il est ouvert et tourné vers Toi, il est ouvert et vide afin que Tu puisses le remplir de Ton amour divin ; il est vide de toute autre chose que Toi, et Ta présence l’emplissant tout entier le laisse vide pourtant, puisqu’il peut contenir encore toute l’infinie variété du monde manifesté.

Ô Seigneur, ces bras se tendent suppliants vers Toi et ce coeur est largement ouvert devant Toi pour que Tu en fasses le réservoir de Ton amour infini.

« A ime-moi en toute chose, partout et en tout être, » telle fut Ta réponse. En me prosternant je Te demande de m’en donner le pouvoir…

Le 29 Décembre 1916

Écoutez Prière

Ô mon doux Seigneur, apprends-moi à être Ton instrument d’amour.

Année : 1917

Le 30 Mars 1917

Écoutez Prière

Il y a une royauté souveraine à ne point s’occuper de soi. Avoir des besoins, c’est affirmer sa faiblesse ; réclamer quelque chose prouve que l’on manque de cette chose. Désirer, c’est être impuissant, c’est reconnaître ses limites, avouer son incapacité à les surmonter.

Sans autre point de vue que celui d’une légitime fierté, l’homme, par noblesse, devrait renoncer à tout désir. Quelle humiliation de demander quelque chose pour soi-même à la Vie et à la Conscience Suprême qui l’anime. Quelle humiliation pour nous, quelle offensante ignorance pour Elle. Car tout est à notre portée et seules les limites égoïstes de notre être nous empêchent de jouir de tout l’univers, aussi complètement et concrètement que de notre propre corps et de son entourage immédiat.

Telle devrait être aussi l’attitude vis-à-vis des moyens d’action.

Toi qui résides dans mon coeur et diriges tout par Ta suprême Volonté, Tu m’as dit, il y a un an, de couper tous les ponts et de me jeter tête baissée dans l’Inconnu, comme César lorsqu’il franchit le Rubicon : c’était le Capitole ou la Roche Tarpéienne.

Tu celas à mes yeux le résultat de l’acte. Encore maintenant Tu le maintiens secret ; et pourtant Tu sais que mon égalité d’âme reste la même devant la grandeur ou bien la misère.

Tu voulus que pour moi l’avenir fût incertain, et que j’avance avec confiance sans même savoir où mènera la route.

Tu voulus que je m’en remette entièrement à Toi du soin de mon destin et que j’abdique totalement toute préoccupation personnelle.

C’est sans doute que mon chemin doit être vierge même pour ma pensée.

Le 31 Mars 1917

Écoutez Prière

Chaque fois qu’un coeur tressaille à Ton souffle divin un peu plus de beauté semble née sur la terre, l’air s’embaume d’un doux parfum, tout devient plus amical.

Quelle puissance est la Tienne, Ô Seigneur de tout être, qu’un atome de Ta joie suffise à effacer tant d’ombres et de douleurs, qu’un rayon de Ta gloire puisse ainsi éclairer le caillou le plus terne, la conscience la plus noire.

Tu m’as comblée de Tes faveurs, Tu m’as dévoilé bien des secrets, Tu m’as fait goûter bien des joies inattendues, inespérées, mais aucune de Tes grâces ne peut égaler celle que Tu m’octroies quand un coeur tressaille à Ton souffle divin…

À ces heures bénies la terre tout entière chante un hymne d’allégresse, l’herbe frissonne de plaisir, l’air vibre de lumière, les arbres dressent vers le ciel leur prière plus ardente, le chant des oiseaux devient un cantique, les vagues de la mer se gonflent d’amour, le sourire des enfants raconte l’infini, les âmes des hommes apparaissent dans leurs yeux.

Dis-moi : m’accorderas-Tu le pouvoir merveilleux de faire naître cette aurore dans les coeurs attentifs, d’éveiller les consciences à Ta sublime Présence, dans ce monde si triste et si démantelé de susciter un peu de Ton vrai Paradis ? Quels bonheurs, quelles richesses, quelles puissances terrestres peuvent égaler ce don souverain ?…

Ô Seigneur, jamais en vain je ne T’ai imploré, car c’est Toi-même en moi qui Te parles à Toi-même…

Goutte à goutte Tu laisses tomber en une pluie fécondante la flamme vivante et rédemptrice de Ton amour tout-puissant. Lorsque ces gouttes de lumière éternelle tombent doucement sur notre monde d’obscure ignorance, on dirait qu’une à une pleuvent sur la terre les étoiles dorées du sombre firmament.

Et tout s’agenouille en muette dévotion devant ce miracle toujours renouvelé.

Le 7 Avril 1917

Écoutez Prière

Une grande concentration s’est emparée de moi et je me suis aperçue que je m’identifiais avec une fleur de cerisier ; puis à travers cette fleur avec toutes les fleurs de cerisier ; puis descendant plus profondément dans la conscience, en suivant un courant de force bleutée, je devins tout à coup le cerisier lui-même, dressant vers le ciel, comme autant de bras, ses innombrables branches chargées de leur offrande fleurie. J’entendis alors distinctement la phrase suivante :

« A insi tu t’es unie à l’âme des cerisiers et tu as pu de la sorte constater que c’est le Divin qui fait au ciel l’offrande de Prière de fleurs. »

Lorsque je l’eus écrit, tout s’effaça ; mais maintenant le sang du cerisier coule dans mes veines, et avec lui une paix et une force incomparables ; quelle différence y a-t-il entre le corps humain et le corps d’un arbre ? Aucune vraiment, et la conscience qui les anime est bien identiquement la même.

Puis le cerisier m’a glissé à l’oreille :

« C’est dans la fleur de cerisier qu’est le remède des maladies de printemps. »

Le 28 Avril 1917

Écoutez Prière

Ô mon divin Maître, Toi qui m’es apparu ce soir dans toute Ta rayonnante splendeur, Tu peux en un instant rendre cet être-ci parfaitement pur, lumineux, translucide, conscient, Tu peux le libérer de ses dernières taches d’ombre, Tu peux le délivrer de ses dernières préférences, Tu peux… mais ne l’as‑T u point fait ce soir, lorsque Tu le pénétras de Tes effluves divins et de Ton inexprimable clarté ? Peut-être… car en moi est une Force surhumaine toute faite de calme et d’immensité. Permets que de cette cime je ne retombe point et que toujours la Paix règne en maître dans mon être ; non pas seulement dans les profondeurs dont elle est souveraine depuis fort longtemps, mais dans les moindres activités du dehors, dans les moindres replis du coeur et de l’action.

Je Te salue, Seigneur, Libérateur des êtres !

« T enez voici des fleurs et des bénédictions ; voici les sourires de l’amour divin ; il est sans préférence et sans répulsion… Il s’écoule vers tous en un flot généreux, et ne reprend jamais ses dons merveilleux. »

Et les bras étendus en un geste d’extase, la Mère éternelle déverse sur le monde la rosée incessante de son plus pur amour…

Tokyo. Le 24 Septembre 1917

Écoutez Prière

Tu m’as soumise à une dure discipline ; degré après degré, j’ai gravi l’échelle qui mène jusqu’à Toi ; et, au sommet de l’ascension, Tu m’as fait goûter les joies parfaites de l’Identification. Puis, obéissant à Ton ordre, degré après degré, je suis redescendue vers les activités et les consciences extérieures, rentrant en contact avec ces mondes que j’avais quittés pour Te découvrir. Et maintenant que je suis redescendue jusqu’en bas de l’échelle, tout est si terne, si médiocre, si neutre, en moi et autour de moi, que je ne comprends plus…

Qu’attends-Tu donc de moi ; et à quoi servait cette lente et longue préparation, si c’est pour aboutir à un résultat que la majorité des êtres humains atteignent sans avoir été soumis à aucune discipline ?

Comment se peut-il, qu’après avoir vu tout ce que j’ai vu, expérimenté tout ce que j’ai expérimenté, après avoir été menée jusqu’au sanctuaire le plus sacré de Ta Connaissance et de Ta Communion, Tu fasses de moi un instrument aussi complètement banal dans des circonstances aussi ordinaires ? Vraiment, Seigneur, Tes fins sont insondables et dépassent mon entendement…

Pourquoi aussi, alors que Tu as déposé dans mon coeur le pur diamant de Ta parfaite Félicité, permets- Tu à la surface de refléter les ombres qui viennent du dehors, et ainsi de laisser insoupçonné et il semble, inefficace, le trésor de Paix que Tu m’as octroyé ? En vérité tout cela est bien mystérieux et confond ma compréhension.

Pourquoi, m’ayant donné ce grand silence intérieur, permets-Tu à la langue de tant s’exercer et à la pensée de s’occuper de si futiles choses ? Pourquoi ?… Je pourrais indéfiniment questionner, et probablement toujours en vain.

Je n’ai qu’à m’incliner devant Ton décret et à accepter sans mot dire ma condition.

Je ne suis plus qu’un spectateur regardant le dragon du monde dérouler ses anneaux sans fin.

Le 15 Octobre 1917

Écoutez Prière

J’ai crié vers Toi, Seigneur, dans mon désespoir et Tu as répondu à mon appel.

J’aurais tort de me plaindre des circonstances de mon existence, ne sont-elles point conformes à ce que je suis ?

Parce que Tu m’as menée jusqu’au seuil de Ta splendeur et que Tu m’as fait jouir de Ton harmonie, je pensais avoir atteint le but ; mais à vrai dire Tu as regardé l’instrument dans la pleine clarté de Ta Lumière et Tu l’as replongé dans le creuset du monde, afin qu’il soit à nouveau refondu et purifié.

À ces heures d’extrême et angoissée aspiration, je me sens, je me vois entraînée par Toi avec une rapidité vertigineuse sur le chemin de la Transformation et tout l’être vibre du conscient contact avec l’Infini.

C’est ainsi que Tu me donnes la patience et la force afin de surmonter la nouvelle épreuve.

Le 25 Novembre 1917

Écoutez Prière

Ô Seigneur, à une heure de cruelle détresse, parce que dans la sincérité de ma foi j’ai dit : « Que Ta volonté soit faite », Tu es venu revêtu de Ta gloire. À Tes pieds alors je me suis prosternée, puis sur Ton sein j’ai trouvé abri. Tu as rempli mon être de Ta divine clarté et Tu l’as inondé de Ta félicité. Tu m’as réaffirmé Ton alliance et m’as assuré de Ta constante Présence. Tu es l’ami sûr qui ne faillit point, le Pouvoir, le Soutien et le Guide. Tu es la Lumière qui dissipe les ténèbres et le Conquérant qui assure la victoire. Depuis que Tu es là, tout s’est clarifié ; dans mon coeur affermi, Agni s’est rallumé ; et sa splendeur rayonne embrasant l’atmosphère en la purifiant…

Mon amour pour Toi, si longtemps comprimé, a jailli de nouveau, puissant, irrésistible, souverainement décuplé par l’épreuve subie. Il a trouvé la force dans la réclusion, la force d’émerger à la surface de l’être, de s’imposer en maître à la conscience entière, d’engloutir toute chose en son flot débordant…

Tu m’as dit : « Je reviens pour ne plus te quitter. »

Et le front sur le sol, j’ai reçu Ta promesse.

Année : 1918

Le 12 Juillet 1918

Écoutez Prière

Soudain, devant Toi, toute ma fierté est tombée. J’ai compris à quel point, devant Toi, il était futile de vouloir se surmonter soi-même… et j’ai pleuré, j’ai pleuré abondamment, sans contrainte, les plus douces larmes de ma vie… Ah oui, comme elles furent reposantes, calmantes et douces, ces larmes que j’ai versées devant Toi sans honte ni contrainte ! Était-ce comme une enfant dans les bras de son père ? Mais quel Père ! Quelle sublimité, quelle magnificence, quelle immensité de compréhension ! Et quelle puissance, quelle plénitude dans la réponse ! Oui, ces pleurs étaient comme une rosée sainte. Est-ce parce que ce n’était point sur ma propre peine que je pleurais ? Ah, quelles douces, quelles bienfaisantes larmes qui ont ouvert mon coeur sans contrainte devant Toi, ont fait fondre en un miraculeux instant tout ce qui restait d’obstacles pouvant me séparer de Toi !

Peu de jours auparavant j’avais su, j’avais entendu : « S i tu pleures sans contrainte et sans fard devant Moi, bien des choses changeront, une grande victoire sera gagnée. » Et c’est pourquoi lorsque les larmes sont montées de mon coeur vers mes yeux, je suis venue m’asseoir devant Toi pour les laisser couler en offrande, pieusement. Et que l’offrande fut douce et réconfortante !

Et maintenant, encore que je ne pleure plus, je Te sens si proche, si proche que tout mon être en frémit de joie.

Laisse-moi balbutier mon hommage :

Dans ma joie d’enfant j’ai crié vers Toi :

Ô Toi, le Suprême, l’Unique Confident qui sais d’avance tout ce qu’on Te dira, puisque Tu en es l’auteur.

Ô Toi, le Suprême, l’Unique Ami qui nous acceptes et nous aimes et nous comprends tels que nous sommes, puisque c’est Toi-même qui nous fis ainsi.

Ô Toi, le Suprême, l’Unique Guide qui ne contredis jamais notre volonté supérieure, puisque c’est Toi‑meme qui veux en elle, ce serait folie de chercher ailleurs qu’en Toi à être écouté, compris, aimé, guidé, puisque Tu es toujours là pour le faire et que Tu ne nous failliras jamais.

Tu m’as fait connaître les joies suprêmes, les joies sublimes de la parfaite confiance, de la pleine sécurité, du total abandon sans réserve ni fard, sans effort ni contrainte.

Et joyeuse comme une enfant, j’ai souri et pleuré à la fois devant Toi, ô mon Bien-Aimé…

Année : 1919

Oiwaké. Le 3 Septembre 1919

Écoutez Prière

Comme l’homme n’a pas voulu du repas que j’avais préparé avec tant d’amour et de soin, alors j’ai invité le Dieu à le prendre.

Et mon Dieu, Tu as accepté mon invitation et Tu es venu T’asseoir à ma table ; et en échange de ma pauvre et humble offrande Tu m’as octroyé la finale libération ! Mon coeur si lourd encore ce matin d’angoisse et de souci, ma tête si surchargée de responsabilité, ont été délivrés de leur fardeau. Ils sont légers et joyeux maintenant comme depuis longtemps l’était mon être intérieur. Et mon corps Te sourit de bonheur comme auparavant Te souriait mon âme !

Et dès lors, n’est-ce pas ? Tu ne me la retireras plus cette Joie, ô mon Dieu ; car cette fois, je pense, la leçon a suffi et j’ai gravi le calvaire des successives déceptions assez haut pour atteindre à la Résurrection ! Il ne me reste plus de tout ce passé qu’un formidable amour qui me donne le coeur pur d’un enfant et la pensée légère et libre d’un dieu.

Année : 1920

Pondichéry. Le 22 Juin 1920

Écoutez Prière

Après m’avoir octroyé la joie dépassant toute expression, ô mon Seigneur bien-aimé, Tu m’as envoyé l’épreuve, la lutte, et je lui ai souri à elle aussi, comme à l’un de Tes précieux messagers. Autrefois je redoutais le conflit, il froissait en moi l’amour de la paix et de l’harmonie. Mais maintenant, ô mon Dieu, je l’accueille avec joie : il est une des formes de Ton action, un des meilleurs moyens pour remettre en lumière des éléments de l’oeuvre qui autrement eussent pu être oubliés ; il apporte avec lui une perception d’ampleur, de complexité et de puissance. Et de même que je T’ai vu, resplendissant, susciter le conflit, de même c’est Toi aussi que je vois débrouiller l’enchevêtrement des événements et des tendances contradictoires, et finalement remporter la victoire sur tout ce qui s’essaie à voiler Ta Lumière et Ta Puissance ; car de tout cela, c’est une plus parfaite réalisation de Toi-même qui doit surgir.

Année : 1931

Le 24 Novembre 1931

Écoutez Prière

Ô mon Seigneur, mon doux Maître, pour accomplir Ton OEuvre j’ai sombré dans les profondeurs insondables de la matière, j’ai touché du doigt l’horreur de l’inconscience et du mensonge — lieu d’oubli, obscurité suprême ! Mais dans mon coeur était le Souvenir, et de mon coeur jaillit l’appel qui parvint jusqu’à Toi : « S eigneur, Seigneur, Tes ennemis semblent triompher de toute part ; le mensonge est le souverain du monde ; la vie sans Toi est une mort, un enfer perpétuel ; le doute y a pris la place de l’Espérance et la révolte celle de la Soumission ; la Foi y est tarie, la Gratitude n’est pas née ; les passions aveugles, les instincts meurtriers, la faiblesse coupable ont voilé, étouffé Ta douce loi d’Amour. Seigneur, permettras-Tu à Tes ennemis, le mensonge, la laideur, la souffrance, de triompher ? Seigneur, donne l’ordre de vaincre et la Victoire se produira. Je sais que nous sommes indignes, je sais que le monde n’est pas prêt. Mais je crie vers Toi dans ma foi absolue en Ta Grâce et je sais que Ta Grâce nous sauvera. »

Ainsi, ma prière s’élança vers Toi ; et des profondeurs de l’abîme, je Te vis dans Ta rayonnante splendeur ; Tu parus et Tu dis : « N e perds pas courage, sois ferme et confiante : JE VIENS . »

Année : 1937

Le 23 Octobre 1937

Écoutez Prière

(Prière pour ceux qui veulent servir le Divin)

Gloire à Toi, Seigneur, triomphateur de tous les obstacles.

Permets que rien en nous ne fasse obstacle à Ton oeuvre.

Permets que rien ne retarde Ta manifestation. Que Ta volonté soit faite en toute chose et à tout moment.

Nous sommes devant Toi pour que Ta volonté s’accomplisse en nous, dans tous les éléments, toutes les activités de notre être, depuis les hauteurs suprêmes, jusqu’aux moindres cellules de notre corps.

Permets que nous Te soyons entièrement et éternellement fidèles.

Nous voulons être complètement sous Ton influence, à l’exclusion de toute autre.

Permets que nous n’oubliions jamais de T’être profondément et intensément reconnaissants.

Permets que nous ne gaspillions jamais rien de toutes les choses merveilleuses que Tu nous donnes à chaque instant.

Permets que tout en nous collabore à Ton oeuvre, que tout soit prêt pour Ta réalisation.

Gloire à Toi, Seigneur, Réalisateur Suprême.

Donne-nous une foi ardente, active, absolue, inébranlable en Ta VICTOIRE .

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